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Actualités

Gestion de l’abreuvement en élevage

L’eau est le premier aliment de nos animaux d’élevage, constitués à 80 % d’eau. 

Cette dernière est également nécessaire à la production de lait, composé quant à lui de 90 % d’eau. Qu’il s’agisse d’un élevage laitier ou allaitant, un manque d’eau impacte lourdement les productions, en termes de volume de lait pour les élevages laitiers, de croissances des jeunes pour les élevages allaitants et pour la santé de l’animal en général puisque l’eau est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme (fonctions musculaire, digestive, circulatoire, respiratoire…). Un niveau de déshydratation de 20 % conduit à la mort de l’animal.

Reconnaître les signes de déshydratation :

La déshydratation peut se manifester par divers signes physiques, physiologiques et comportementaux qu’il est possible d’observer dès lors que le seuil de déshydratation atteint 8 % :

  • Le classique « pli de peau » qui reste en place plus ou moins longtemps en fonction du niveau de déshydratation ;
  • L’œil enfoncé dans l’orbite lors d’une déshydratation sévère ;
  • L’aspect des urines, leur odeur et leur couleur ainsi que le temps de miction;
  • Des croissances amoindries et des chutes de production ;
  • Une apathie ;
  • Des comportements inhabituels comme :
    • La consommation des urines des autres bovins lors de la miction ;
    • Un léchage excessif du nombril des nouveau-nés après la mise-bas (riche en eau et en minéraux). Dans ces cas, on observe généralement un grand nombre de « gros nombrils » chez les nouveau-nés.

Parmi les périodes où l’eau peut manquer aux animaux, la mise-bas est souvent la plus concernée, notamment si les femelles mettent bas dans des parcs dédiés, dépourvus d’abreuvoir. Or, proposer de l’eau à ce stade est très important. En effet, entre l’effort demandé par l’expulsion du nouveau-né et le démarrage de la lactation, les besoins en eau des animaux à ce moment-là sont particulièrement élevés.

Besoins en eau :

Les besoins en eau des animaux dépendent de l’espèce, du stade physiologique et de l’environnement. En moyenne, on estime :

  • Pour une vache laitière à 38 kg de production laitière par jour : 110 L par jour ;
  • Pour une vache allaitante et son veau : 100 L par jour ;
  • Pour une brebis en lactation ou avec un à deux agneaux : 10 -11 L par jour ;
  • Pour un agneau à l’engrais : 5 L par jour ;
  • Pour une chèvre en début de gestation : jusqu’à 7,5 L ;
  • Pour une chèvre en lactation : jusqu’à 12 L.

L’eau doit donc être disponible à volonté et ce, dès le plus jeune âge : le lait seul ne suffit pas à couvrir totalement les besoins en eau des animaux.

Divers éléments peuvent faire varier fortement la quantité d’eau ingérée, notamment la qualité de l’eau (propreté, odeur et goût), la présence de courants parasites, la distance des zones de repos et d’alimentation, le nombre de points d’eau disponibles et leur accessibilité à tous les animaux (nombre de places suffisant).

Recommandations d’accès à l’eau :

Pour permettre un abreuvement optimal des animaux, il est primordial de veiller à un certain nombre de points et notamment :

  • Au placement des abreuvoirs dans le bâtiment : proposer plusieurs points d’eau et éviter les angles et la proximité du sel (ressource convoitée par les animaux pouvant être source de tension et de monopolisation par les plus dominants) pour limiter les effets de dominance ;
  • À la température de l’eau (entre 8 et 14 °C) : les animaux vont laper l’eau lorsque que celle-ci est trop froide et donc moins en consommer ;
  • À la propreté des abreuvoirs : un goût et/ou une odeur peuvent considérablement limiter l’abreuvement ;
  • Aux courants parasites (courants électriques passant dans l’eau et les structures métalliques d’un bâtiment) : vérifier régulièrement l’installation électrique. Un phénomène de courants parasites va se manifester par des animaux qui lapent l’eau. Leur présence peut se confirmer à l’aide d’un voltmètre.

La hauteur des abreuvoirs, le nombre de points d’accès ou encore le débit offert par le dispositif d’abreuvement sont spécifiques à chaque espèce :

Pour les bovins :

  • Hauteur des abreuvoirs : 45 cm pour les veaux – entre 70 et 75 cm pour les adultes ;
  • Nombre de points d’eau : 1 point d’accès pour 15 vaches – 1 point d’accès pour 10 veaux ;
  • Longueur d’abreuvoir : 8 à 10 cm par vache – attention à la sortie des salles de traite, compter 50 cm par vache laitière ;
  • Débit de l’eau : 12 à 18 L/min (10 à 15L bus en un abreuvement).

Pour les ovins :

  • Hauteur des abreuvoirs : 40 cm pour les agneaux – 60 cm pour les adultes ;
  • Nombre de points d’eau : 1 abreuvoir pour 20 brebis ;
  • Longueur d’abreuvoir : 3 cm par brebis ;
  • Débit de l’eau : 6 L/min.

Pour les caprins :

  • Hauteur des abreuvoirs : 1 m avec marche pieds de 60 cm ;
  • Nombre de points d’eau : 1 abreuvoir pour 25 chèvres ;
  • Débit de l’eau : 6 L/min.

Des éléments extérieurs peuvent également altérer la qualité de l’eau (goût et odeur). En effet, une contamination extérieure (dépôts dans les tuyaux, infiltrations dans le puits, etc.) peut réduire la quantité d’eau ingérée et seule une analyse d’eau peut aider à détecter ce phénomène.

L’eau est le premier constituant de nos animaux d’élevage et c’est également leur premier aliment. Un troupeau bien hydraté produira mieux et sera plus à même de se défendre contre les maladies.

Pour cela les règles sont simples : de l’eau à volonté (suffisamment de points d’accès et de places et suffisamment de débit), disponible dès le plus jeune âge et de qualité (propreté des points d’eau et analyses d’eau régulières).

Contacter le GDS ou Farago pour plus de renseignements !